Laboratoire d’électrophysiologie

Laboratoire d’électrophysiologie

Pourquoi faire un électroencéphalogramme ?

La majorité des traitements psychotropes et particulièrement les antidépresseurs et les antipsychotiques sont à même de diminuer le seuil de déclenchement d’une crise d’épilepsie. Des facteurs de risque individuels ainsi qu’une certaine dose de traitement conduisent ainsi à une augmentation de la survenue de crises d’épilepsie. Étant donné la large variabilité et l’imprévisibilité relative de la survenue de ce risque, un contrôle régulier peut être considéré comme une attitude sécuritaire conservatrice raisonnable. Dans ce contexte, l’INAMI intervient pour ces examens prescrits par un psychiatre et protocolé par un psychiatre.

Voir sur ce lien, ce lien et ce lien pour une revue de la littérature du risque de crise d’épilepsie lié à la prise d’un traitement psychotrope.

Voici dix arguments expliquant pourquoi la réalisation d’un bilan électrophysiologique peut s’avérer importante dans le cadre du suivi clinique :

  1. Diagnostic précis : Ces tests peuvent aider à établir un diagnostic précis des troubles neurologiques ou psychiatriques chez les patients. Rationnel : L’EEG et l’ERP fournissent des informations sur l’activité électrique du cerveau, ce qui est crucial pour le diagnostic. (Référence : Duncan, C. C., et al. (2009). Event-related potentials in clinical research: guidelines for eliciting, recording, and quantifying mismatch negativity, P300, and N400. Clinical Neurophysiology, 120(11), 1883-1908).

  1. Différenciation des pathologies : Ces examens peuvent aider à différencier les troubles neurologiques des troubles psychiatriques. Rationnel : L’EEG et l’ERP peuvent mettre en évidence des modèles spécifiques d’activité cérébrale associés à des troubles particuliers. (Référence : Bramon, E., et al. (2005). Abnormal P300 in people with high risk of developing psychosis. Neuroimage, 27(4), 969-976).

  1. Suivi du traitement : Les résultats des tests peuvent servir de référence pour évaluer l’efficacité des traitements prescrits. Rationnel : Les variations dans les lectures EEG/ERP peuvent refléter les changements physiologiques en réponse au traitement. (Référence : Do, Q. B., et al. (2019). Neuromodulation in psychiatry: insights from machine learning on the predictive utility of resting-state EEG for transcranial magnetic stimulation outcomes in obsessive compulsive disorder. Neuropsychopharmacology, 44(12), 2155-2162).

  1. Détection précoce des complications : Ces examens peuvent aider à identifier précocement les complications neurologiques liées aux troubles psychiatriques. Rationnel : Les variations anormales dans les résultats des tests peuvent indiquer des risques de complications. (Référence : Kang, S. G., et al. (2018). The influence of psychiatric symptoms on the association between concussion and neurocognitive function in retired NFL players. Archives of Clinical Neuropsychology, 33(6), 698-707).

  1. Guidance pour la thérapie : Les résultats peuvent orienter vers des thérapies neurologiques ou des interventions spécifiques. Rationnel : Les données EEG/ERP peuvent aider à cibler des interventions plus précises basées sur les modèles d’activité cérébrale spécifiques. (Référence : Arns, M., et al. (2015). Efficacy of neurofeedback treatment in ADHD: the effects on inattention, impulsivity and hyperactivity: a meta-analysis. Clinical EEG and Neuroscience, 46(1), 4-15).

  • 6. Validation objective des symptômes : Ces tests peuvent fournir une validation objective des symptômes rapportés par les patients. Rationnel : Les résultats des tests peuvent corroborer les symptômes signalés par les patients, offrant ainsi une validation objective. (Référence : Oken, B. S., et al. (2006). Complementary and alternative medicine in multiple sclerosis. Neurologic Clinics, 24(4), 737-752).

  1. Prédiction des rechutes : Les variations dans les lectures peuvent être des indicateurs prédictifs de rechutes ou de complications futures. Rationnel : Des modèles spécifiques de lectures EEG/ERP peuvent prédire les rechutes ou les évolutions du trouble. (Référence : Hall, R. C., et al. (1973). EEG findings and psychosis. Archives of General Psychiatry, 28(3), 339-343).

  1. Recherche sur les troubles psychiatriques : Ces examens contribuent à la recherche sur les mécanismes neurobiologiques des troubles psychiatriques. Rationnel : L’EEG/ERP fournit des données cruciales pour comprendre les bases neurobiologiques des troubles psychiatriques. (Référence : Ford, J. M., et al. (2010). Neurophysiological evidence of corollary discharge function during vocalization in psychotic patients and their nonpsychotic first-degree relatives. Schizophrenia Bulletin, 36(4), 838-843).

  1. Personnalisation des traitements : Les résultats peuvent contribuer à la personnalisation des traitements en fonction des profils neurophysiologiques uniques des patients. Rationnel : Les données EEG/ERP peuvent aider à adapter les traitements pour répondre aux besoins individuels des patients. (Référence : Gruzelier, J. H. (2014). EEG-neurofeedback for optimising performance. I: A review of cognitive and affective outcome in healthy participants. Neuroscience & Biobehavioral Reviews, 44, 124-141).

  1. Évaluation des comorbidités : Ces tests peuvent aider à évaluer les comorbidités neurologiques associées aux troubles psychiatriques. Rationnel : L’EEG/ERP peut mettre en évidence des comorbidités neurologiques souvent associées aux troubles psychiatriques. (Référence : Joshi, Y. B., et al. (2016). Auditory cortical plasticity in abstinent alcohol-dependent subjects: a MEG study. Alcoholism: Clinical and Experimental Research, 40(4), 877-883).

Ces arguments soulignent l’importance des examens d’électrophysiologie dans l’évaluation, le suivi et la compréhension des troubles psychiatriques, en offrant une base scientifique solide pour encourager les soignants à promouvoir ces tests chez les patients suivi en psychiatrie.

Aussi, il est toujours indiqué d’examiner avec votre médecin votre traitement, sa nécessité, son dosage et sa surveillance selon les standards en vigueur.

L’électroencéphalogramme (EEG)

L’électroencéphalogramme (EEG) est un examen non invasif essentiel pour déterminer l’état physiologique et fonctionnel du cerveau. Il est un examen d’intérêt diagnostique dans les syndromes psychiatriques des maladies neurologiques et d’intérêt thérapeutique pour le suivi des effets iatrogènes possibles de certaines thérapeutiques psychiatriques (Micoulaud-Franchi et al., 2013, Annales Médico-psychologiques).

Selon la littérature scientifique, l’EEG a un rôle indispensable dans le suivi des effets secondaires cérébraux des traitements psychotropes. De plus, la réalisation d’un tracé de référence est indispensable afin de pouvoir le comparer aux tracés de suivi.

D’une manière générale, l’EEG s’inscrit dans le suivi longitudinal des patients souffrant de troubles psychiatriques et il ne faut pas hésiter à le demander devant tout changement sémiologique faisant suspecter l’apparition d’une pathologie organique cérébrale associée au trouble psychiatrique initial (Micoulaud-Franchi et al., 2013, Annales Médico-psychologiques).

Des exemples d’indications cliniques en pratique psychiatrique courante sont:
. Les syndromes confusionnels : orientation étiologique (origine toxique, métabolique, infectieuse…),
. Les bilans de démence : sévérité des troubles, diagnostic de certaines formes rares, diagnostic différentiel avec la dépression du sujet âgé.
. Les bilans d’introduction au lithium, à la clozapine, à la sismothérapie.
. Les bilans de malaises : orientation étiologique (origine éplileptique, psychogène).
. Le suivi d’une pathologie épileptique connue : niveau de stabilisation sous antiépileptiques, en particulier en cas de traitements neuroleptiques ou tricycliques.

Les potentiels évoqués (PE)

Les PE sont des modifications de l’électrogenèse cérébrale induites par des stimulations spécifiques et contrôlées. Le principe est d’extraire une réponse spécifique (auditive, visuelle ou en relation avec un processus cognitif) de l’activité électrique globale du cerveau à laquelle se rajoute le bruit électromagnétique environnant (Faugere et al., 2013, Annales Médico-psychologiques).

Ainsi, le P300 a été associé à la sévérité de la dépression, et est donc un moyen d’aide au diagnostic clinique. Le P50, le P300 montre des altérations dans la schizophrénie.

En pratique

Vous devez avoir un rendez-vous accompagné d’une demande réalisée par un psychiatre auprès du secrétariat d’électrophysiologie. Le jour avant l’examen, le secrétariat d’électrophysiologie vous rappelle le rendez-vous.  Le jour de l’examen, vous devez compter 1h d’examen proprement dit et 15 minutes de préparation. Vous devez vous munir de la demande d’examen si elle n’a pas déjà été transmise au secrétariat d’électrophysiologie. Par ailleurs, vous devez vous munir de 4 vignettes de mutuelle qui permettront d’identifier vos documents administratifs et les protocoles.

Avant l’examen, vous devrez réaliser quelques tests sous-forme de questions ou de tests de rapidité. Durant l’examen, des électrodes mesureront l’activité électrique de votre cerveau pendant que vous passerez des tests. Si vous avez la moindre question, n’hésitez pas à téléphoner à Madame Laura Dewalque au 0479/35.77.15.

Prescription d’un examen d’électrophysiologie

La prescription se fait via le logiciel développé par Encephale (https://www.encephale.eu/) ou

via la prescription papier téléchargeable et imprimable en cliquant sur ce lien.